Pierre LEBLOND Spécial Air Service ( SAS )

Bonjour
Je viens d'apprendre par son fils le décès d'un ami M.LEBLOND ancien capitaine  SAS qui avait sauté sur St MARCEL en 1944.Il s'est éteint ce jour dans sa maison de retraite en Bretagne.
Ses obsèques se dérouleront le mardi 3 Août 2010 à 15h00 dans la commune d'ETALENTE ( Côte d'Or).
Je ferai dès que possible le récit de son action sur ST Marcel.
Bosniaque

bsr un sas de plus qui disparait, il est parti rejoindre ses potes

Encore un de plus qui quitte ce monde ! Une bien triste nouvelle encore !

Qu'il repose en paix et nous nous devons d'honorer sa mémoire afin de le remercier au nom de ce qu'il a fait pour nous et la France.

Sincères amitiés...

je serai aux obsèques. Je vous raconterai son odyssée à ST MARCEL.
bonne soirée.

Paix a son âme

Sans oublier tout ce qu'il a fait pour nous

S' agit il de Michel LEBLOND qui a la téte d'un stick ;a sauté le 10 aout 44 a SUSSAC 87 ???

lo grand a écrit:

S' agit il de Michel LEBLOND qui a la téte d'un stick ;a sauté le 10 aout 44 a SUSSAC 87 ???

non je ne crois pas car lui est déjà décédé depuis un moment déjà

bonjour LO GRAND
Non pas du tout.
Bonne journée

Bonjour,

Encore un..


Paix a son ame !


Valentin.

Respect et recueillement pour ce French SAS.

Ils sont malheureusement de plus en plus rares...

Je pense plutôt qu'il s'agit de Pierre LEBLOND du 4e SAS.

Fab

bonjour
Je suis allé aux obsèques de Pierre LEBLOND qui se sont déroulés dans la plus strict intimité. J'ai rencontré ses enfants et son frère qui est moine.Son fils va me faire parvenir le récit de sa carrière miliaire depuis son engagement avant 1940 ,l'embarquement pour le saut sur ST MARCEL et le reste.
Chose que je ne savais pas il avait été débarqué par une vedette et ensuite par un canot quelques jours avant le débarquement pour contacter la résistance Bretonne et préparer le plan de retardement de déploiement des troupes allemandes .Quelques jours après il a été averti qu'il était repéré. Il a trouvé asile dans un monastère avant de rejoindre son canot et de se servir de sa radio pour se faire récupérer.c'est une des anecdotes que m a confié son frère.Comme j'ai cru comprendre c'était un caractère!!!!
Ils ont embarqué pour le largage en chantant la marseillaise, il a confié qu'à ce moment il savait pourquoi il était officier et pourquoi il allait mourir.
Il avait une très haute opinion des résistants de la première heure mais peu de considération pour ceux de la dernière.
Son frère m'a dit que son brevet portait un numéro à deux chiffres. Ses rares objets seront rassemblés j'espère vous faire parvenir des photo. Pour les uniformes ils ont été .........brulés.!!!!!
Pardonnez moi c'est très succint

Qu'il repose en PAIX

Charlot

Merci Bosniaque pour ce récit qui en dit plus long sur son parcours.

Sincères amitiés...

je suis le fils de Pierre LEBLOND SAS décédé en juillet  2010 et entérré le 3 aout 2010 à Etalente  en Bourgogne.
Certains ont demandé s'il s'agissait de Michel LEBLOND , non c'est Pierre mon père , Michel LEBLOND , son frère était aussi SAS ; tous deux parachutistes avec un brevet à deux chiffres.
Que s'est-il passé en Bretagne aprés le saut sur St Marcel . Je serai intéressé d'avoir des détails par des témoins encore vivants au delà de ce qui écrit dans le bouquin de Bonnecaraire " Qui ose vaincra ".
Trés cordialement.
Bertrand LEBLOND

Bonsoir,

Non, je ne dirais pas cela car les opérations de Bretagne étaient bien différentes des autres. Ainsi, je pense que le capitaine Simon à Moses, Fournier à Dickens ou encore Conan en Sône-et-Loire ont véritablement fait du travail SAS de même que le 4e dans les Ardennes ou les deux bataillons en Hollande. Au cours de ces missions, il n'y a pas eu de grands rassemblements ni de bataille rangée mais une succession d'embuscades, sabotages...
Reste à savoir pourquoi cela n'a-t-il pas été ainsi en Bretagne? Pourquoi les ordres ont changé? Décision de Bourgoin ou bien les circonstances ont-elles décidé ce changement de stratégie?

David

Merci pour ta réponse David, il me semblait qu'ils avaient servis d'une façon plus conventionelle une fois en France, j'espère découvrir plus de précisions à ce sujet dans ton livre.

Nous sommes ici aujourd’hui pour accompagner une dernière fois Pierre Leblond, mon père. Je vais en quelques mots non pas vous dire qui il était, cela est beaucoup trop complexe, mais vous exposer quelques éléments de sa vie qui contribueront à cerner sa personnalité.
Aîné de six enfants , père officier de marine, famille de scientifiques. C’était la rigueur, l’austérité, le travail. Sa mère , issue d’une famille d’industriels du Nord, était plus fantaisiste. Un environnement familial très fort dont il aimait à se souvenir en évoquant avec émotion ses grand-parents.
En sortant de Saint-Cyr en 1937 il est affecté dans la Coloniale et administre une immense région semi-désertique dans le Nord du Tchad, parcourant son territoire à dos de chameau ou à cheval, imposant la paix française à des tribus remuantes, imposant la loi française à des pillards trop habitués à pratiquer la traite des esclaves. Il gardera un attachement profond aux Africains. La dernière personne à l’avoir vu en vie à la maison de retraite est un infirmier, Boubacar. Un retour, je crois que cela lui a plu.
Après la défaite de 1940 il adhère sans hésitation à l’idée de poursuivre le combat, et il combat, immédiatement, sans attendre que les Américains soient à Dreux, partout où il est possible d’affaiblir l’ennemi nazi et sa mouvance, en Erythrée, en Syrie. En 1943 l’idée germe et s’impose qu’un débarquement aura lieu un jour pour libérer la France et l’Europe. Les Anglais s’y préparent et recrutent pour leur Special Air Service, les commandos de l’air intégrés à la RAF, qui aujourd’hui encore restent l’unité d’élite des armées britanniques. Il rejoint donc l’Angleterre par un long cheminement et devient officier de parachutistes, chargé d’entraîner les hommes et de préparer minutieusement les opérations pour les jours et les semaines qui suivront le débarquement, sachant donc où le débarquement aurait lieu et tenu pour cela dans un isolement complet.
Parachutage de son unité, le 4è bataillon SAS, dans la nuit du 5 au 6 juin, sur les arrières, en Bretagne, pour fixer l’ennemi et l’empêcher de regrouper trop vite ses forces vers la Normandie. Les images transmises par mon père fourmillent et je n’ai pas le temps de les dire. Je les écrirai un jour. Une particulièrement est évocatrice, celle de l’embarquement dans la nuit du 5 juin, 140 hommes remontant la file des avions alignés en chantant la Marseillaise, et les équipages britanniques au garde à vous. Cela valait la peine de risquer sa vie pour de tels moments et il savait alors exactement pourquoi il était officier. Une autre image que j’ai en tête, le défilé de la victoire le 11 novembre 1944 sur les Champs Elysées. Pas d’uniformes rutilants, peu de décorations, un colonel manchot en tête, le regard baissé sur le souvenir de ses camarades disparus, les capitaines qui suivent portant le drapeau, des hommes en battle-dress, des combattants qui reviennent de la guerre, harassés et glorieux.
Ensuite, après quelque temps ce fut l’Indochine et là pour dire les choses clairement, il ne voyait pas bien le sens de sa mission, ou pour dire les choses plus clairement encore, il n’était pas d’accord avec cette mission, ce qui ne l’empêcha pas de faire son travail avec courage.
Quelques années encore et de nouveau du sens : il s’agissait de s’opposer à la menace communiste et soviétique sur l’Europe. Entretemps il avait fait l’équivalent américain de l’école de guerre à Norfolk, Va et au retour avait été affecté au commandement centre Europe de l’OTAN. A ce poste il était très précisément chargé de préparer le déploiement des forces nucléaires tactiques sur un éventuel théâtre d’opérations européen. Ce n’est pas moi qui le dis, un général d’active m’a chargé de l’exprimer, de vous dire que c’est grâce à des hommes comme lui que nous ne sommes pas devenus le jardin d’agrément et les supplétifs d’un empire nazi, ni un satellite de l’URSS, ni un amas de cendres radioactives. Certes il n’était pas seul, mais il en était, au bon moment.
Ensuite l’Algérie, la guerre qu’il a détestée, car tout colonel de parachutistes qu’il était il était capable de comprendre les nationalistes algériens. Il respectait ses adversaires, peut-être pas les poseurs de bombes mais en tout cas les combattants à qui à l’occasion il faisait rendre les honneurs militaires. Dénonçant les exactions dont il avait connaissance et s’y opposant au nom de la morale et de son action passée, en phase avec le pouvoir au sommet de l’Etat mais en bute à l’hostilité du milieu militaire qui dans sa grande majorité avait gardé des nostalgies et entretenu des rancœurs. Il y a risqué sa vie, il ya sacrifié sa carrière. Il a quitté ce milieu et cette carrière
La vie civile était nouvelle pour lui et il s’y est adapté avec entrain. Avec un de ses amis, ancien commandant de sous-marins il a dirigé une unité de production de la Thomson CSF. On imagine la réaction des représentants syndicaux quand ils ont vu arriver un tel attelage. Mais cela s’est bien passé, y compris avec les délégués CGT, à l’exception notable d’un prêtre ouvrier fortement gauchiste qui venait prêcher la révolution dans les usines et qui étai t sa bête noire. Combien de fois l’avons-nous vu le dimanche faire ou refaire le travail de ses subordonnés. Ce n’était sûrement pas la bonne méthode mais cela manifestait une implication rare.
Le revue rapide de ce qu’a fait Pierre Leblond, nous permet de cerner un peu mieux qui il était
Un combattant de la période sombre, sans hésitations ni équivoques, peu familier des jeux politiques, tourné vers l’action et l’efficacité, et sans doute jugé à ce titre trop proche des Britanniques puis plus tard des Américains
Un homme d’action peu enclin aux commémorations, avec un sentiment d’appartenance très restreint.
Un anticommuniste familier du milieu ouvrier et qui savait s’en faire apprécier , un anticommuniste et un antifasciste
Un combattant respectueux de ses adversaires qui ne tolérait pas que l’on transige avec le sens moral.
Un homme sans attaches artificielles, un homme contre, sans compromissions un homme libre, un Français libre. Et je l’affirme car cela sous-tend certainement tout le reste, un chrétien. Plutôt tendance Saint Georges que Saint François d’Assise, mais un chrétien.

Bosniaque a écrit:

bonjour
Je suis allé aux obsèques de Pierre LEBLOND qui se sont déroulés dans la plus strict intimité. J'ai rencontré ses enfants et son frère qui est moine.Son fils va me faire parvenir le récit de sa carrière miliaire depuis son engagement avant 1940 ,l'embarquement pour le saut sur ST MARCEL et le reste.
Chose que je ne savais pas il avait été débarqué par une vedette et ensuite par un canot quelques jours avant le débarquement pour contacter la résistance Bretonne et préparer le plan de retardement de déploiement des troupes allemandes .Quelques jours après il a été averti qu'il était repéré. Il a trouvé asile dans un monastère avant de rejoindre son canot et de se servir de sa radio pour se faire récupérer.c'est une des anecdotes que m a confié son frère.Comme j'ai cru comprendre c'était un caractère!!!!

Doucement Bosniaque !
En fait, Pierre Leblond commandait le 2e squadron du 4e SAS. Fin mai, il a rejoint le camp secret de Fairford avec Bourgoin et Puech et ensemble, ils ont préparé les missions du 4e en Bretagne, désigné les chefs de stick, l'intervention du bataillon... Puech s'attribue le largage sur Dingson avec le 3e squadron tandis que Leblond sera en charge de Samwest dans les Côtes du Nord.
Le capitaine Leblond a été parachuté avec ses hommes dans la nuit du 9 au 10 juin et a été réceptionné par les sticks précurseurs de Botella et Deschamps.
Après l'attaque de la base Samwest, Leblond est aprvenu à rejoindre St-Marcel. Après la bataille, il a suivi Bourgoin vers La Foliette. Avec l'arrivée de la mission Lost, le capitaine Leblond a été désigné pour rentrer en GB faire un rapport. il a rejoint Plouha où il a été exfiltré fin juin - début juillet après un passage au monastère de Timadeuc. Il sera à nouveau parachuté près de Sainte-Hélène début août.

Donc pas de débarquement en vedette avant le jour J puisque de toute façon, les ordres d'opérations de la brigade SAS ne stipulaient pas de contacts entre SAS et maquisards ! Ainsi, les sticks précurseurs ont été largués Blind !

David

bonjour
Je ne prétend pas détenir la vérité je ne fais que rapporter les propos de son frère recueillis le jours de ses obsèques!
Je reprendrai contact avec son fils .
cordialement
Bosniaque.

Cet hommage a été rédigé par mon frère ainé JF qui a pris des notes sur les actions menées par notre père;Pierre LEBLOND - notre père a fait aussi des conférences sur la période du débarquement. je mettrai tout ceci sur le lien communiqué.

Amitiés.
Bertrand LEBLOND