Voici une page de l'histoire de corrèze et de la 3éme SAS en Corrèze certes minimes mais réelle. Toutes ces recherches m'ont pris un peu de temps mais j'y ai pris plaisir. Je vais m'efforcer à compléter ce dossier surtout sur les combats d'Egletons dès que l'occasion se présentera.
Simon.
Le parachutage de La Fonfreyde ou le 3ème SAS en Corrèze
Dans la nuit du 11 au 12 août 1944 eu lieu un parachutage d’importance majeurs pour la résistance corrézienne : l’opération Marshall 1.
En effet, au lieu dit La Fonfreyde, sur la commune de Bonnefond, Un groupe de SAS et une équipe Jedburgh nommée James prit contact avec le sol français pour lutter aux côtés de leurs camarades du maquis. Le RAF squadron 190 se charge du transport de Fairford en Angleterre jusqu’au lieu du saut.
L’équipe Jedburgh James est composée de 3 hommes :
- John K. Singlaub, nom de code « Mississippi », qui est 1st Lieutenant dans l’armée US et le chef de groupe,
- Jacques Lebel de Penguilly, nom de code « Michigan » qui est Lieutenant dans l’armée française est le second,
- Anthony J. Denneau, nom de code « Massachusetts » est l’opérateur radio et sergent dans l’armée US.
Cette unité, indépendante des SAS à pour mission d’harceler l’ennemi durant sa retraite.
L’unité du 3ème SAS quand à elle composé de 4 officiers et 24 hommes sous les ordres du Capitaine Claude Wauthier, son second étant le Lieutenant René François Collery. Dans mais recherche je trouve plus d’hommes mais je ne parvient pas à expliquer cette différence.
Voici la liste de leurs hommes :
- Arricastres Jean
- Bonnet Fernand
- Aspirant Bourdon Pierre
- Aspirant Boyé Marc
- Caporal Cérézo Paul
- Chalandre Roger
- Chansel Guy
- Culioli Antoine
- Deperne Jean
- Desgens Marcel
- Caporal Eluis Lucien
- Faron Jacques
- Feist Georges
- Fontana Jacques
- Frau
- Gauthier Oscar
- Grizaut Albert
- Jactel
- Kovenko paul
- Laborderie Jean-Pierre
- Laks Michel
- Lesman Alexandre
- Caporal Morat Jacques
- Sergent Rundwasser Robert
- Semper
- Stocky Albert
- Tholomier Louis
- Weiss Léon
- Zemb Alphonse
Ils sont pour la plus part des évadés de France ou des FFL.
Les parachutistes sont réceptionnés par les maquisards et le capitaine Wauthier entre rapidement en relation avec la mission interalliée des Special Forces Tilleul du major Cuells et les responsables locaux. Ensemble, ils se mettent d'accord pour une action concertée contre la garnison d'Egletons.
Le 14 août, les hommes encerclent la ville et les Allemands se réfugient dans l'Ecole Normale qui est assiégée. Le 21 août, l'ennemi abandonne définitivement la ville.
Les SAS poursuivent quelques coups de main contre les unités en retraite et opèrent vers Neuvic, Tulle, Ussel puis Guéret avant de remonter vers Châteauroux.
Voici le récit du capitaine Wauthier dans le livre : 200 Combattants et témoins du maquis de Corrèze
L'arrivée en France
Dans la nuit du 11 août (1944), la moitié de la 4ème compagnie, que je commande, prend à son tour le départ, Quand on nous donne notre mission et que nous apprenons qu'après de si longs mois d'exil, nous allons être deux heures plus tard en France, nous n'arrivons pas à y croire, Nous nous asseyons serrés les uns contre les autres, dans le bombardier, sur le sol (je suppose qui on connus leur mission une fois l'avion en vol), Tout à coup le dispatcher anglais nous avertit que nous passons les côtes de la France. C'est l'instant que la D.C.A. Allemande attend pour tirer sur nous. Le pilote pique et fait des zigs-zags qui nous jettent les uns contre les autres.
Plus tard, le dispatcher nous donne l'ordre de nous préparer, ouvre la trappe, allume la lumière rouge. Nous nous avançons, le sac de matériel attaché à notre jambe droite. Arrivé au dessus de Chadebec ( commune de Bonnefond en Corrèze), je vois avec surprise un grand bûché allumé : moi je m'attendais au black-out le plus complet !
L'avion vire pour se mettre dans son axe, largue au premier tour les containers de matériel ; au deuxième tour, je saute le premier.
La vue de ces corolles multicolores de parachutes, descendant doucement vers la terre de France est inoubliable. Je n'arrive pas à décrocher mon sac de matériel de 25 kg de ma jambe droite, le secoue énergiquement, la terre se rapproche et, à quelques mètres du sol, j'y arrive heureusement.
Nous nous rassemblons et sommes reçus par la Résistance, ici, à la Fonfreyde, par les époux Sauviat.
Quarante hommes ont sauté ( 29 hommes seulement d'après la R.A.F., 26 S.A.S. et un équipe Jedburgh James de 3 hommes). Nous prenons contact la mission interallié (I.A.M. Tilleul), dirigée par le commandant Thomas qui me met en contact avec le commandant Duret, chef de l'A.S. et le commandant Antoine, chef des F.T.P...
Les maquis sont organisés militairement et les deux groupes principaux que j'y rencontre font preuve d'émulation dans l'ardeur patriotique et le courage.
Témoignage des maquis : Wauthier nous déclare être venu en Corrèze pour faire sauter les voies ferrées. Eclat de rire des nôtres : il y a longtemps qu'ici les trains ne circulent plus.
Néanmoins les paras sont équipés de mortiers de 60 : ils pourront prêter main forte dans l'affaire d'Egletons.
Voici l’endroit où le grand bûcher brulait pour indiquer aux pilotes la zone de larguage. Il se situe au dessus du hameau de La Fonfreyde entre 2 collines pour un minimum de discretion.
D’après mes recherche, le feu à été allumé par Mr Dufaure Michel et Mme Audy.
Une stèle rappelle aux passants cette période de l’histoire de Corrèze.
Les combats d’Egletons en août 1944
Récit du Capitaine Wauthier qui résume parfaitement les combats : Je juge cette attaque difficile, car nous ne sommes équipés que d'armes légères et n'avons pas l'artillerie nécessaire. Je demande de suit à Londres de nous envoyer des mortiers mais, malheureusement, les mortiers que je reçoit sont des mortiers légers d'infanterie.
Nous nous dirigeons donc sur Egletons. Nous ignorons que les allemands disposent d'aviation et n'exerçons aucune surveillance. Je suis dans le premier camion, assis à côté du chauffeur : tout à coup, je vois, à un mètre à droite et à gauche du camion, des flammèches espacées de 2 mètres environ, sur la chaussée. Je me demande ce qui se passe quand, soudainement, un vrombissement ! Nous sommes dépassés par un bimoteur crachant le feux par ses deux mitrailleuses. Le pilote tire exactement dans l'axe de notre camion, mais il est trop bas et nous sommes dans le faisceau des deux gerbes. Il n'y a aucun blessé.
( Cet avion, trois jours plus tard, fut abattu par un de nos F.M. servi par le para Chansel qui a tiré dans l'axe de l'avion, tuant les deux pilotes. L'avion alla s'écraser quelques kilomètres plus loin. Cpt Wauthier )
A Egletons, nous mettons, avec la Résistance, le siège devant la garnison allemande réfugiée dans l'école ; voyant l'impossibilité d'opérer une brèche dans cette masse de béton avec les mortiers légers qui nous ont été parachutés, je demande à Londres, à la R.A.F. de détruire cette école.
Témoignage des maquis : Non loin de là, le commandant F.F.L., Wurmser Wauthier et ses parachutistes observent le combat, tout en se cachant des vues des avions. Le para Zemb est tué à deux mètres de son chef, alors que, abrités derrière deux arbres, ils sont pris sous un tir « fichant ». Il reçoit une balle en plein front en voulant observer le terrain.
Témoignage de Jindrich HECTH :Egletons, 18 août,
La colonne Jesser pénètre dans Egletons et libère les assiégés de l'E.N.P., Tous sont dans un état lamentable, ils manquent d'eau depuis plusieurs jours.
La ville absolument déserte, est soumise à un pillage systématique. Vers 16 heures, un avion allemand, non informé du changement de situation, lance deux bombes sur la colonne en stationnement dans l'artère principale. Une vingtaine d'allemands sont tués. Des maisons sont encore incendiées.
Peu après 17 heures, les bombardiers de la R.A.F. attendus, arrivent enfin. Sept avions se détachent d'un groupe de 14 appareils, et viennent placer avec précisions plusieurs bombes dans le bâtiment principal de l'E.N.P. qui subit de gros dégâts. Malheureusement la garnison n'est plus là ; seuls quelques allemands occupés à charger des camions sont tués.
Les dégâts dans la ville furent très importants.
La mairie et le centre ville :
L’ENP :
Voici le bilan de quatres journée de combat à Egletons :
Pertes F.T.P., A.S. et S.A.S. : 15 morts, 45 blessés.
(1 mort S.A.S. : ZEMB Alphonse et 1 blessé : THOLOMIER Louis)
Pertes ennemies : pendant les combats, 30 morts et 30 blessés, pendant les bombardements, 23 morts et 30 blessés.
Voici le soldat Zemb Alphonse, il reçut la médaille militaire à titre posthume par décret le 26 janvier 1944.
Aujourd’hui, Egletons et sont école ont étés reconstruits mais la façade du lycée porte encore les traces des combats avec ses impacts sur les linteaux de fenêtres. Une bombe à d’ailleurs été retrouvé il y a quelques années lors de travaux dans l’enceinte de l’école.