Bonsoir,
Je vous fais part de la disparition de mon ami Maurice Fénery, décédé jeudi 25 mars 2010.
Né le 25 mai 1923 à Chateauponsac, Maurice travaille très jeune et en 1940, il est tourneur dans une usine à Paris. Rapidement, Maurice ne supporte pas l'occupant et passe en zone libre pour rejoindre sa grand-mère à Chateauponsac. Il décide ensuite de tenter la traversée des Pyrénées mais il est arrêté en octobre 1940 par la Guardia Civil. Interné pendant plusieurs mois dans différentes prisons espagnoles, il est finalement libéré à cause de son jeune âge en mars 1941.
Bien décidé à combattre, il s'engage alors dans la Marine et finalement en mars 1943, il profite d'une escale aux Etats-Unis pour rallier les Forces Françaises Libres le 1er mai à New-York. Début juin, Maurice débarque en Grande-Bretagne avec notamment ses amis Georges Tenoux et René Bourit et ensemble, ils se portent volontaires pour les parachutistes à Camberley. Maurice est alors affecté à la section Garage du sergent Pilton.
Début août, Maurice arrive en Bretagne avec le squadron jeeps du Lt Bodolec en compagnie de Jean Paoli, Maurice Pilton. Maurice est alors chauffeur de la jeep du sergent Perpignani. Robert Harbulot est mitrailleur arrière. Ensemble, ils parcourent la Bretagne vers Blain puis Nantes avant de partir vers la Loire. Début septembre, Maurice participe à l'opération de Saint-Pierre le Moutiers après que les Allemands aient donné leur reddition au lieutenant Le Bobinnec et ses hommes.
En décembre 1944, Maurice et ses camarades partent vers les Ardennes afin de colmater une brèche et effectuer des patrouilles. Grièvement blessé au cours d'une liaison, il doit être amputé de l'avant bras gauche. Ceci lui donnera un sujet de conversation avec Bourgoin et Vermont lors de leurs rencontres "alors Fénery, ça repousse !"
Après la guerre, Maurice rejoindra le capitaine de Mauduit en Afrique puis il intègrera la société Dassault auprès de Henri Déplante.
Maurice était notamment officier de la Légion d'Honneur décoré au péril de leur vie et décoré de la Médaille Militaire, Croix de guerre, Médaille des évadés...
Je fis la connaissance de Maurice il y a plus de dix ans. Il avait un grand coeur, il était très fidèle en amitié, sincère et discret sur son parcours, n'aimant pas trop ceux qui aimaient se mettre un peu trop en avant. "Grande gueule", il ne manquait pas de le faire savoir. Ces dernières années, il souffrait beaucoup de la disparition de ses camarades. Nous étions très liés tous les deux et nous nous appelions souvent comme j'étais en contact aussi régulier avec Noël Créau et Henri Hirsch. Aujourd'hui, ils ont tous les trois rejoint Saint-Michel et ils me manquent beaucoup. Au revoir Maurice.