Bonjour à tous,
Pour confirmer ce que GRB 1 à écrit en mars 2007, j'ai eu l'occasion de visiter le musée de la résistance Bretonne à Saint-Marcel dans le Morbihan.
C'est effectivement un très beau musée, très riche en documents, armes, uniformes, matériels de démolition et divers, à voir absolument si vous passez dans les environs. Je n'ai pu y passer que deux heures seulement (vacances en famille oblige), mais c'est en réalité quatre heures qu'il faudrait pour bien lire tout les documents tellement il y en a.
Le musée est ouvert non stop de 10h à 19h00 du 15/06 au 15/09.
Il est construit sur les lieux mêmes où se déroulèrent les combats.
En plus du musée couvert il y a une exposition à l'extérieur de matériels allemands du mur de l'atlantique et un garage de véhicules divers allemands, américains, et français.
Pour finir une mini ballade en half-track avec explications de conducteur sur les pièces du mur de l'atlantique et sur le char sherman.
Je vais essayer de résumer correctement car il y a beaucoup à dire.
Tout d'abord pour l'histoire c'est le premier grand affrontement en France entre les résistants encadrés par des paras SAS Français et l'armée allemande.
En effet après les deux messages transmis par la BBC le 4 juin 1944 "Les dés sont sur le tapis" et le 5 juin 1944 "Il fait chaud à Suez", le colonel Chenailler (Morice) chef des FFI du Morbihan lance un appel de mobilisation générale aux différents bataillons de résistants de son secteur. Cela représente 3500 hommes, une partie d'entres eux se présentent à la ferme de "La nouette" près de Saint-Marcel.
A partir du 6 juin à 0h45, alors que les Alliés s'approchent des côtes Françaises, les premiers paras SAS touchent le sol Français. Le caporal Emile Bouëtard est tué dans un accrochage avec les allemands, ce sera le premier tué de l'opération Overlord.
Du 6 au 18 juin 1944, sur le terrain "Baleine" de la base "Dingson" d'autres paras SAS ainsi que des Jedburgh seront parachutés.
Toutes les nuits 150 à 200 containers d'armes et de munitions seront parachutés. Le 13 juin c'est plus de 700 containers de matériels. Le 17 juin c'est quatre Jeep SAS comme celle exposée dans le musée. Les effectifs grossissent à vue d'oeil et à la veille du combat le camp compte 2500 hommes dont 200 parachutistes SAS.
Les combats.
Tout ce va et vient d'avion intrigue les allemands qui certaines nuits voient les parachutes des containers. Le 18 juin à 04h30 (heure solaire) deux tractions avant de la Feldgendarmerie de Ploërmel franchissent l'entrée du camp. Les résitants tirent sur les deux voitures. Une des deux voitures est détruite à l'aide d'un PIAT (arme antichar). Sur les huit Feldgendarmes, quatre sont tués et trois sont faits prisonniers. Un survivant s'échappe et donne l'alerte.
09h00 : première attaque des allemands qui sous-estiment l'importance des maquisards et n'envoient qu'une compagnie de 200 hommes en direction d'une ferme "le bois joli" sur le coté est du camp. L'action dure environ une demi-heure, les résistants et les SAS s'opposent avec courage aux allemands. Ces derniers sont obligés de battre en retraite se protégeant avec des fumigènes et subissant de nombreuses pertes.
10h00 : les allemands réorganisés attaquent maintenant en direction de Sainte-Geneviève. Ils pensent que c'est le P.C des résistants. Cette fois-ci ils sont 400 (2 compagnies). L'attaque est de nouveau repoussée. Les pertes allemandes sont toujours importantes.
14h00 : Renforcés par 300 parachutistes, les allemands attaquent maintenant sur un front de deux kilomètres. D'autres renforts allemands arrivent. La situation commence à devenir intenable pour les maquisards. Ils ont en face d'eux l'élite de l'armée allemande.
15h30 : Trois squadrons de l'USAAF attaquent les allemands qui se dispersent dans tous les sens pris de panique. Une fois les avions partis les combats reprennent avec acharnement.
18h00 : Une compagnie allemande de la 275ème D.I venue de Coëtquidan attaque le sud du maquis en direction du château des Hardys-Béhélec. L'attaque est brutale et les allemands approchent à 500 mètres du chateau au prix de lourdes pertes. Diverses attaques et contre-attaques ont lieux des deux cotés mais la situation devient critiques pour les maquis de Saint-Marcel.
A la tombée de la nuit, les munitions commencent à manquer. De plus l'attaque du lendemain reprendra avec des troupes fraiches et de l'artillerie. Il faut disperser la base tant que c'est possible. Vers 22h00, 2000 hommes et 20 camions surchargés d'armes et de munitions disparaissent dans la nuit. Un grosse quantité de matériels est abandonné sur place. Un dépôt de munitions (plusieurs dizaines de tonnes) et d'armes est détruit.
Au petit matin les allemands ne trouveront plus personnes, sauf du matériels en quantité importante.
Ils vont se venger en exécutant les blessés et les civils restés chez eux. Le village de Saint-Marcel sera détruit par le feu sauf l'église, le presbytère et les écoles. Deux châteaux seront également incendiés et les fermes aux alentours. Des groupes de 80 hommes d'unités ukrainiennes et géorgiennes, traquent et massacrent les résistants isolés. Ils terrorisent la population en commettant vols, viols et tortures.
Conclusion : le combat du maquis de Saint-marcel a eu une importance énorme dans toute la Bretagne occupée. L'armée allemande avait été tenue en échec par des maquisards, entrainés par leurs chefs et encadrés par les SAS. Les résistants savaient dès à présent que la Whermacht n'était pas invincible.
Bilan : coté résistant = 28 dont 6 parachutistes SAS.
coté allemand : chiffre non connu mais très élevé. L'armée allemande notera dans son rapport du jour : "La résistance ennemie a toujours été tenace et opiniâtre".
Voilà pour l'histoire, je mets quelques photos, bien sûr il n'y a pas tout, mais allez le voir si vous pouvez, cela vaut vraiment le coup.
Espérant ne pas avoir été trop long.
@ +
Phil
P.M Lanchester :
Ration journalière de nourriture pour un adulte, édifiant!!! :
Valise radio :
Le PIAT :
Container type C :
Container à Sten et panier à nourriture :
Matériels à l'extérieur :
Canon allemand PAK 43 :
Poste de direction de tir :